Parce que le suicide est une solution permanente à un problème temporaire

J’avais envie aujourd’hui de vous parler de la prévention du suicide et du mode d’intervention qu’on n’appelle le COQ pour comment, où et quand ? Depuis plusieurs années que je suis TRA,Thérapeute en relation d’aide par l’ANDC et je n’ai eu qu’à intervenir qu’une seule fois avec la technique du COQ.

S’il n’aura fallu qu’une seule fois et que dans le cadre de ma pratique je n’aurai sauvé qu’une seule personne et bien ce sera une personne de plus qui peut-être aujourd’hui est heureuse, profite de la vie avec son mari, ses enfants, ses petits enfants.

Trop de personnes souffrent en silence, ne trouve plus aucune ressource extérieure ( service de santé, amis, famille) et ont épuisé toute leur ressource intérieure telle que estime d’eux-mêmes, confiance en eux, l’amour de soi, leur façon de cultiver le bonheur au quotidien.

Ces personnes en viennent à croire qu’ils n’en valent plus la peine, se dévalorisent, s’isolent et que la seule solution qu’ils trouvent c’est de s’enlever la vie. Oui, il faut nommer les mots comme ils sont, encore là nous avons peur de parler de la mort, il y a quelque chose avec la mort qui fait peur, peur de perdre l’autre, peur que si je nomme ces mots, les personnes vont passer à l’acte et s’enlever la vie. S’ils ont un plan et que dans leur tête, c’est la solution qu’’ils ont choisie, les personnes qui font ce choix passeront à l’action quand même.

Le COQ, l’outil que vous ne connaissiez pas pour évaluer les risques reliés au suicide

Faut-il prononcer le mot « suicide » devant une personne en détresse?

La réponse simple à cette question est : OUI!

LE « COQ » POUR VOUS AIDER

Cette approche démontre à la personne l’ouverture dont vous faites preuve, la rassure en lui disant qu’elle ne sera pas jugée, et que vous comprenez qu’il arrive de vivre des moments difficiles dans la vie.Voici LA technique connue du personnel médical, des infirmières, intervenants en santé mentale, bénévoles-écoutants aux services d’aide téléphonique, policiers, ambulanciers…

Vous connaissez le COQ? C’est une méthode simple et essentielle à mettre en application auprès de nos proches ou des gens que l’on rencontre, afin d’évaluer s’il y a risque de suicide.

COQ, c’est l’abréviation pour « Comment comptes-tu te suicider, Où comptes-tu te suicider et Quand comptes-tu le faire? »

Tous les intervenants en santé mentale ou dans le monde de la santé vous le diront : il est important de poser la question franchement et sans détour à une personne qui présente des signes de dépression.

COMMENT LE FAIRE?

ÉTAPE 1 – Poser des questions

Il faut y aller étape par étape, selon le guide pratique produit pour les intervenants en milieu de santé.

  1. Demandez à la personne si elle est triste. Tous les jours? A-t-elle de la difficulté à se concentrer? Est-elle fatiguée à la fin d’une journée? Si la réponse est oui, passez au point suivant :
  2. Demandez lui si elle se sent déprimée. Ressent-elle du désespoir souvent? De la tristesse, même en présence d’amis ou de membres de la famille? Y a-t-il eu un changement de poids? Se sent-elle coupable? Si elle a répondu oui à certaines questions, passez au point suivant :
  3. Demandez-lui si elle pense au suicide. Si elle répond « oui », ou « j’y ai déjà pensé » ou « des fois », passez immédiatement à l’étape 2 – la technique du COQ.

ÉTAPE 2 – Faire le COQ

POSER CES TROIS QUESTIONS IMMÉDIATEMENT

Il ne faut pas paniquer, être bête ou mal à l’aise. On enchaîne la conversation naturellement, d’une façon empatique, en posant les trois questions suivantes :

  • Comment penses-tu te suicider?
  • Où prévois-tu le faire?
  • Quand prévois-tu le faire?

Il est important de ne pas hésiter, ni ressentir de malaise lorsqu’on l’on prononcera les mots « suicide » devant la personne que l’on juge à risque. Cette technique est enseignée aux bénévoles écoutants pour les lignes comme Tel Aide ou Suicide Action, ainsi qu’au personnel médical.

Ces questions semblent directes mais sont essentielles pour évaluer l’urgence suicidaire. Que faire avec les réponses? Voici comment évaluer l’urgence.

ÉTAPE 3 – Évaluer le niveau du COQ de 1 À 8

Après avoir parlé avec la personne, lui avoir demandé comment, quand et où elle pense se suicider, décidez à quel niveau du COQ elle se situe. Si vous devez parler à des policiers ou des intervenants en santé, il sera simple de dire « J’ai évalué le COQ de mon amie à 7 » par exemple.

URGENCE FAIBLE – NE NÉCESSITE PAS D’INTERVENTION

NIVEAU 1 – La personne ne pense pas au suicide

NIVEAU 2 – La personne a parfois des flashs suicidaires

NIVEAU 3 – La personne pense au suicide de plus en plus souvent

URGENCE MODÉRÉE – NÉCESSITE UNE INTERVENTION DE BASE

Demandez à la personne de signer un contrat de vie – un contrat simple, sur une feuille de papier, où elle s’engage à ne pas s’enlever la vie et à se rendre à l’urgence si sa volonté change (cliquez ici pour un exemple de contrat de vie)

NIVEAU 4 – Le plan COQ prend de plus en plus forme, mais certains éléments du « Comment, Quand et Où » ne sont pas fixés

NIVEAU 5 – Le plan COQ est fixé, mais le plan de suicide est prévu dans PLUS DE 48 HEURES

URGENCE ÉLEVÉE – NÉCESSITE UNE INTERVENTION URGENTE

Empêchez la personne de quitter. Ne laissez pas la personne seule et assurez sa sécurité. Appelez le 911. Si vous travaillez dans le milieu de la santé, l’informer que la loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elle-même ou pour autrui vous oblige à intervenir.

NIVEAU 6 – Le plan COQ est fixé et l’exécution du suicide est prévue dans MOINS DE 48 HEURES

NIVEAU 7 – Le plan COQ est fixé et la personne compte se suicider maintenant (les bouteilles de médicament sont devant la personne, la corde pour se pendre est installée devant elle, la personne tient un couteau ou une lame de rasoir)

NIVEAU 8 – La tentative de suicide est en cours (prise de médicaments, les lacérations déjà effectuées)

LE COQ – L’évaluation du risque de suicide.
Source : oiiq.org
Source : https://infovirales.com/2014/08/12/suicide/